LE LÂCHER-PRISE INTÉGRAL DU CHAMANISME

Le lâcher-prise du chamanisme toltèque se pratique à trois niveaux : mental, affectif-émotionnel et corporel, sachant que le travail effectué à chacun de ces trois niveaux agit favorablement sur les deux autres par potentialisation réciproque.

Le lâcher-prise mental
Notre mental (ou intellect) est le siège des pensées, raisonnements et interprétations mentales de tous nos vécus.Ce rôle est important mais, en contre-partie, le mental est aussi le siège du ressassement perpétuel de tout ce qui nous préoccupe, de toutes nos peurs, inquiétudes, regrets et problèmes. Rares sont les personnes qui contrôlent ce rôle du mental. Le problème c’est que le ressassement renforce en boucle toutes nos émotions et sentiments négatifs et finit par produire un stress chronique qui nous épuise, nous empêche de vivre l’instant présent, ronge notre confiance en nous, et peut même nous rendre malades voire mourir quand cela dure des années.

Heureusement il existe des méthodes pour l’éliminer et parvenir à penser quand nous en avons besoin et le décidons. C’est le lâcher-prise mental.

En chamanisme cette démarche s’appelle le silence intérieur. Contrairement à ce que croient savoir les sceptiques de la question, on peut vivre de longs moments sans penser et être parfaitement éveillés et attentifs à la vie. L’apprentissage du silence intérieur n’est pas facile mais cela vaut la peine de s’y attacher. Cela transforme énormément notre vie, nous récupérons plein d’énergie non-dépensée dans la machine à nous ronger le cerveau. De plus, nous pouvons même guérir des maladies, sachant en effet que le corps et le mental ont des connexions subtiles appelées en médecine « psycho-somatiques ». Enfin, et c’est peut-être le bénéfice le plus important, nous allons pouvoir nous opposer par cet apprentissage à la puissance routinière de la mémoire pour développer notre volonté due à la persévérance nécessaire de la pratique ainsi évidemment que notre confiance en nous quand nous en constaterons les résultats spectaculaires.

Le lâcher-prise affectif-émotionnel
Dans la mesure où le ressassement mental est toujours mêlé d’émotions et de sentiments négatifs, le lâcher-prise mental va lui-même avoir un effet puissant sur ceux-ci. Mais ce n’est pas tout. Les émotions et sentiments négatifs qui occupent notre champ de conscience sont liés à des souvenirs, situations, conflits, souffrances, frustrations et échecs essentiellement relationnels. Il y a trois étapes dans le lâcher-prise affectif-émotionnel :

accepter, pardonner, remercier.

Il ne s’agit pas seulement d’une acceptation verbale et un peu fataliste : « Bon, de toute façon c’est passé…, on ne peut pas revenir en arrière…, je suis bien obligé d’accepter ! ». Non ! C’est plus que cela, c’est une acceptation totale, définitive et sans arrière- pensée. Pour réaliser cette première étape, on peut s’aider avec l’idée que : « l’on ne se trouvait pas dans cette situation par hasard »… « il y avait certainement quelque chose à en apprendre que ma non-acceptation et ma révolte du moment m’ont empêché de comprendre ».

C’est ici qu’intervient un concept majeur du chamanisme qui dit : « de considérer tous ses problèmes comme des opportunités ». Pourquoi ? Parce que nous sommes incarnés dans une vie terrestre essentiellement pour apprendre et évoluer. Et que si nous prenons notre vie dans ce sens là, elle va être infiniment plus belle, plus agréable et gratifiante sur tous les plans.

La deuxième étape de lâcher-prise affectif-émotionnel se mettra en place assez facilement si l’acceptation est vraiment intégrée, c’est le pardon. Le pardon est beaucoup plus facile si on se souvient toujours qu’étant soi-même loin d’être parfait puisque toujours en évolution, pourquoi dans ce cas les autres devraient-ils l’être  ?

Enfin, la troisième étape du lâcher-prise affectif-émotionnel consiste à remercier ceux qui nous ont fait du mal.Un concept stupéfiant mais facile à comprendre. En effet, si nous n’avions pas été victimes d’une injustice ou d’un mauvais traitement, nous ne serions pas en train de travailler sur nous-mêmes et de progresser librement par nous-mêmes, ce qui est la plus belle mission qu’un être humain puisse accomplir dans son existence : être le créateur de son propre épanouissement.
 
Le lâcher-prise physique
Le lâcher-prise physique potentialise les deux précédents. Il y a trois pratiques pour le développer : la respiration abdominale et consciente, les gestes conscients toltèques et la marche du guerrier du Tula. En mettant en place ces trois pratiques, on relâche les blocages énergétiques profonds qui empêchent une circulation d’énergie normale dans les canaux subtils du corps.

L’efficacité du lâcher-prise physique découle de cette même relation psycho-somatique entre le corps et l’esprit encore peu utilisée en médecine occidentale mais qui a fait ses preuves depuis longtemps dans les médecines orientales (chinoises et indiennes) et dans les médecines chamaniques d’Asie et d’Amérique du sud.

Paul DEGRYSE