REALISME SPIRITUEL – LA NON-SEPARATIVITE CREATIVE, LE SECRET DE LA CONSCIENCE SELON LES CHAMANES

La nécessité de se connaître pour vivre pleinement sa vie

Pour mieux vivre notre existence, pour pouvoir éliminer les obstacles qui s’opposent à cette aspiration, il semble logique de commencer par se connaître soi-même !

Ce n’est hélas pas évident pour tout le monde. Mais la connaissance de soi est certainement le fondement indispensable d’une existence réussie et si tellement peu de gens ont compris ce principe et le mettent en pratique sérieusement c’est, disons-le d’entrée, parce que toute démarche dans ce sens   entraîne des remises en question de   croyances sur soi   ou de fonctionnements psycho-émotionnels bien ancrés dans les routines auxquelles chacun est   attaché, consciemment ou non.

S’attaquer à nos innombrables routines, en particulier mentales et émotionnelles, c’est toujours s’attaquer à l’ego, et il est connu qu’ego et connaissance de soi ne font pas bon ménage bien qu’ils entretiennent une relation très intime.

L’ego, rappelons-le, est précisément l’image de soi que l’on cherche à se donner à soi-même et à donner aux autres et dont nous défendons   l’intégrité bec et ongles.

Cette attitude peut s’exprimer autant par une affirmation de soi excessive que par une recherche de considération ou d’apitoiement, alors que la connaissance de soi procède d’une démarche dynamique   qui, logiquement, tend à se débarrasser de ces manifestations narcissiques qui nous empêchent de trouver l’équilibre intérieur juste qui fait les gens sereins et durablement heureux.

« Qui suis-je ? Que suis-je ? Quel est le sens de ma vie ? Comment vivre dans cet univers ambigu ? D’où vient-il ? Comment harmoniser mes relations avec le monde extérieur ? Comment trouver le comportement juste pour m’affirmer dans mes besoins et simultanément dans un respect des autres par lequel ils s’ouvriront mieux à moi ? Que dois-je changer en moi pour recevoir les bonnes réponses à ces questions ? »

Voilà   à quoi pourrait ressembler l’ensemble ds questions essentielles qu’une personne normale désirant mieux se connaître pour être plus heureuse   serait amenée à se poser ..

La conception que les chamanes-enseignants se font du fonctionnement de la conscience est indubitablement la source la plus ancienne de connaissance de soi de toute l’histoire de l’humanité. Leurs prouesses psycho-énergétiques, leur sérénité remarquable et souvent leur longévité exceptionnelle prouvent amplement qu’ils possèdent une connaissance très approfondie du fonctionnement psychologique et énergétique de l’homme.

Cette connaissance est restée secrète depuis des millénaires et les chamanes ne la transmettaient que par voie orale à leur successeur jusqu’à ce que dans les années 1960 à 1985, elle fut mise par écrit par le disciple   argentin   d’un chamane mexicain   lequel, prévoyant la   crise spirituelle planétaire prochaine   du genre humain, voulut lui préparer une porte de secours en lui livrant, à travers cette œuvre codée, le moyen de renaître de ses cendres (comme   la figure mythologique du dieu Quetzalcoatl qui est l’ équivalent toltèque et maya du Phénix dont se prévalait cet indien yaqui.)

En se livrant à de multiples et audacieuses expériences de conscience pendant des milliers d’années, les chamanes de la terre entière ont découvert le véritable fonctionnement de celle-ci et ce qu’il y a d’exceptionnel c’est que la simple compréhension de ce fonctionnement ouvre des portes à une liberté de transformation, d’évolution et de maîtrise de soi   à laquelle aucune philosophie, aucune psychologie ni technique de développement personnel moderne ne peut nous faire accéder.

Les trois systèmes d’information de la conscience et le rapport sujet/objet

Avant d’en développer le fonctionnement détaillé, commençons par résumer en quelques mots   cette étonnante découverte.

La conscience de chaque être vivant ne fonctionne pas comme un témoin extérieur et objectif du monde quotidien qui l’environne. Elle est la créatrice, le plus souvent totalement inconsciente, de ce monde. Seuls les chamanes ou personnes possédant   spontanément des capacités chamaniques, sont conscients de ce phénomène.

Peut-être le lecteur pensera-t-il qu’il s’agit là d’une déclaration néo-spiritualiste poétique qu’il faut prendre au 3ème degré mais il n’en est rien.

Bien   que ce serait faire preuve d’un scepticisme rationaliste normal pour notre époque de voir les choses ainsi,   il est vivement conseillé de s’en débarrasser si l’on veut comprendre le chamanisme !

Mais le chamanisme a aussi des fondements que je ne qualifierai pas de « rationalistes » mais de   logiques. Ce ne sont pas des dogmes improuvés mais le résultat d’expériences  que chacun peut vivre pourvu qu’il s’en donne la peine.

Nous allons entrer maintenant dans le détail de ce fonctionnement de la conscience et pour cela, commencer par quelques fondements psychologiques simples en donnant la définition de chaque mot important afin de rester limpide jusqu’au bout.

Cela concerne notre relation au monde quotidien qui nous environne, ce qui est toujours autour de nous, l’environnement dans lequel nous vivons, bougeons, agissons.

Nous nous sentons vivre et savons avec certitude que nous existons parce que nous avons une conscience . Nous situons celle-ci à l’intérieur de nous, de notre corps et en particulier dans notre cerveau, c’est du moins ce que la science officielle nous dit !

Mais ce qui compte ici c’est la sensation d’intériorité de cette conscience par rapport à la sensation d’extériorité   évidente du monde environnant.

En tant qu’observateur permanent de ce monde environnant nous dirons que nous sommes le sujet et que ce monde   extérieur est l’objet, sous-entendu l’objet de notre observation, de nos perceptions. Le sujet, c’est chacun de nous qui se perçoit lui-même et l’objet c’est tout ce qui, à l’extérieur de nous, est observable et avec lequel nous entrons en communication de diverses façons, par nos cinq sens d’abord, par la parole et par les actes que nous appliquons à ce monde extérieur   ensuite.

Ce couple sujet/objet   est indissociable car il y a toujours quelque chose à l’extérieur de la conscience dont elle peut témoigner. Ne serait-ce que de son propre corps comme objet que chacun peut observer avec ses sens et aussi du dedans par le sens proprioceptif.

A priori, dans le cadre de la vie quotidienne , quel rôle joue la conscience ?

Elle sert à identifier le monde extérieur pour assurer la survie du sujet. Pour cela elle possède trois fonctions :

-d’abord, son système sensoriel : vue, ouïe, odorat, toucher, et goût et un sixième sens, celui de la sensation interne de son corps qui   assure son équilibre sur la surface de la terre et la justesse de ses déplacements et actes physiques. Ce sens, déjà évoqué ci-dessus, étant la proprioceptivité.

– ensuite un système affectif-émotionnel dont le rôle est de ressentir sentiments et émotions qui eux-mêmes serviront de bases à des valeurs et jugements qui guideront les actes du sujet à partir de systèmes binaires : bien/mal, bon/mauvais, dangereux/inoffensif vrai/faux, agréable/désagréable, juste/injuste , beau/laid , moral/immoral , attractif/répulsif, etc…, valeurs qui à leur tour nourriront peu à peu ses croyances qui elles-mêmes orienteront   toute sa vie.

-Enfin un système mental ( ou intellectuel) destiné à penser c’est-à-dire à décrire verbalement le monde, à raisonner, à réfléchir,   à juger, à comparer et enfin à décider.

Chez l’être humain ce système mental est abondamment occupé par le dialogue intérieur c’est-à-dire les pensées exprimées intérieurement sous une   forme verbale.

Il existe aussi une fonction qui est au-dessus de ces trois fonctions et les concerne toutes les trois : c’est la mémoire qui a trois aspects : enregistrer les nouvelles informations, les conserver, et les utiliser, une fois rangées en tant que souvenirs et expériences passées, et comme étalon d’identification de tous nos vécus ultérieurs.

Nous en parlerons plus loin car sa fonction dépasse largement le cadre purement mental des êtres vivants puisqu’elle est la gardienne et la conservatrice des informations et énergies   qui constituent l’organisation de toutes les choses et phénomènes qui se créent dans tout l’univers.

Une fois posés ces éléments de base du fonctionnement de la conscience, c’est maintenant que nous allons aborder les découvertes proprement dites des chamanes sur la conscience et nous éloigner très sensiblement   des conceptions académiques de la psychologie moderne sur ce thème.

La création inconsciente de l’univers extérieur soi-disant objectif

Posons-nous maintenant une question : dans des conditions   optimales de perception et   d’identification à travers les trois systèmes que nous venons d’énumérer,   l’être humain appréhende-t-il la réalité totale et intrinsèque des multiples objets, phénomènes et   situations qui se présentent à lui et constituent le décor changeant de son environnement quotidien ?

Non, répondent les chamanes ! Loin de là !……   Pourquoi ?

Parce que les trois opérations que nous venons de décrire plus haut sont en réalité des filtrages qu’il opère sur ce décor.

Filtrer veut dire que l’on sélectionne un certain nombre de choses ou, dans notre cas, d’informations, tout en n’en laissant pas passer d’autres comme à travers un tamis ou un filtre.

Imaginons, comme comparaison, l’exemple d’un tamis qui est réglé pour laisser passer des graviers   de taille   égale ou inférieure à 5 mm en   retenant dans le tamis tous les cailloux supérieurs à cette taille qui, ainsi, ne sont pas sélectionnés.

Chaque conscience, selon l’espèce vivante à laquelle appartient l’individu, selon sa personnalité et ses goûts mais aussi selon son genre, sa culture, sa civilisation, son époque, opère, tout comme dans l’exemple du tamis décrit ci-dessus, une sélection sur les informations qu’il reçoit en permanence du monde environnant.

Ce qui veut dire que face au même objet, à la même situation, au même décor, un homme, un chat, un lézard et une chauve-souris ou une abeille   ne voient pas la même chose.L’être humain perçoit un monde-humain, un lézard perçoit un monde-lézard, une chauve-souris perçoit un monde chauve-souris, etc….

Pourtant, diraient les partisans inconditionnels de l’objectivisme scientifique, face à un même objet, une même réalité extérieure, ces cinq êtres vivants devraient percevoir la même chose ! Eh bien non ! Il n’en est pas ainsi !

Sur le plan seulement sensoriel, on sait par exemple que les chauves-souris perçoivent les infra-rouges et que nous les humains ne les percevons pas, les chiens perçoivent les ultra-sons et nous les humains ne les percevons pas, les humains perçoivent des fréquences que ne perçoivent pas certains animaux,etc… et nous pourrions donner ainsi de multiples exemples de filtrages, dans les deux sens.

Mais   si la différence de filtrage entre le genre humain et le monde animal pourrait ne pas étonner le lecteur, en revanche, la différence de filtrages entre les êtres humains est déjà plus étonnante.

N’oublions pas que le filtrage est triple, il est sensoriel, affectif-émotionnel et mental. Ce qui veut dire que toute situation, tout phénomène est,   dans l’esprit de chaque témoin, le résultat de trois filtrages simultanés et instantanés dont d’ailleurs il n’a, dans la majorité

des cas, aucune conscience : il croit en toute bonne foi avoir perçu la réalité de la chose telle qu’elle est, là, devant lui, de façon objective. Cette croyance ne correspond pas à la réalité.

Le filtrage émotionnel-affectif consiste à attribuer à une même situation une valeur variable selon les individus d’une même espèce et, a fortiori, selon les individus d’ espèces différentes. Ce qui va affecter profondément la perception globale que chacun en a 

Enfin le filtrage mental, particulièrement important chez l’être humain vu l’intensité et la richesse de son activité intellectuelle, affecte à la même situation des raisonnements et des descriptions   langagières qui varient selon chaque individu ce qui entraîne   pour chacun une expérience différente.  

Mais le mystère de la connaissance   comme processus d’interprétation créative ne s’arrête pas là !

Connaître c’est identifier. Comment identifions-nous un objet, une personne, un phénomène ?   Par identité à un modèle que nous avons dans notre mémoire !

Dans le mot « identifier » il y a le mot « identique ».

Pour l’être humain, connaître ( ou identifier) c’est en réalité « reconnaître » et cela passe par les mémoires qui constituent les trois filtres vus précédemment !.

La conscience confronte instantanément la chose qui se présente à nous ( objet, personne, situation ou phénomène) avec des éléments similaires à cette chose déjà présents dans notre mémoire, donc déjà vécus au préalable et mémorisés, ce qui nous permet de l’identifier .

Sans   ce référent intérieur stocké dans la mémoire comment pourrions-nous en effet identifier quoique ce soit ?

L’opération est tellement immédiate que nous ne nous rendons pas compte de ce rôle permanent de la mémoire dans notre vie quotidienne .

Nous allons voir maintenant quelques phénomènes insolites démontrant le rôle immense que joue la mémoire dans notre quotidien et qui vont nous mener au véritable mystère de la conscience : la non-séparativité créative.

-La mémoire, comme outil d’identification   du monde extérieur est tellement puissante que si un événement vécu n’a pas   d’équivalent dans ses référents elle peut lui   substituer quelque chose de familier constituant donc à cet instant une pure illusion comme si le sujet refusait de percevoir une chose inconnue ( fonctionnement utilisé couramment en hypnose).

-Par concentration d’attention grâce à un filtrage pré-déterminé, elle peut faire disparaître un élément pourtant évident pour les mêmes raisons (   l’expérience du gros nounours qui traverse le terrain de basket ou les caravelles des conquistadors que ne voyaient pas dans la baie de Veracruz les indiens qui n’avaient rien   de semblable dans leur mémoire !etc…).

En résumé, comme le reconnaît la physiologie contemporaine, la perception que nous avons du monde extérieur est entièrement fabriquée dans notre cerveau et chaque individu et chaque espèce ayant ses propres filtres elle varie pour chacun d’eux bien que l’objet « extérieur » soit « objectivement » le même pour tous.

Le monde soi-disant extérieur est en réalité irrévocablement à l’intérieur de chacun de nous parce que nous n’avons pas d’autre accès à ce qui est «à l’extérieur »qu’à travers les trois filtres intérieurs qui en fabriquent la représentation, ce qui fait que nous prenons pour une réalité extérieure à nous sa représentation par nos sens, par notre système   de classement émotionnel et affectif et par notre description mentale.

Qui peut encore, au nom de la science, parler d’objectivité sans se couvrir de ridicule ?

La non-séparativité créative de la conscience

Suivons maintenant le parcours de l’information à travers les trois filtrages dans la conscience d’un sujet.

Nous avons vu que la conscience des êtres vivants et de l’homme en particulier a pour rôle de lui permettre d’agir avec justesse sur son environnement afin d’y survivre au mieux.

Les trois filtrages opérés, le sujet, ayant identifié la situation, va agir sur elle   et il en attendra des résultats conformes à son besoin de survie.

L’identification instantanée par la mémoire de tous les événements que nous vivons   est en effet   automatiquement reliée au besoin fondamental d’être efficace pour survivre parce que, depuis la nuit des temps,   tout être vivant possède en lui   la peur instinctive de l’inconnu,   il s’agit là de la plus ancienne mémoire de l’univers, produit de la loi suprême de la prédation !

et c’est ce processus de sélection de l’information par une mémoire qui garantit ainsi le maintien sécuritaire dans un monde connu de l’individu qui va créer un renforcement circulaire des filtrages qui   constituent la personnalité du sujet.C’est ainsi que la mémoire dirige notre existence par la force d’attraction énorme qu’elle exerce sur notre rapport au monde qui nous entoure.

Comme le lecteur pourra l’observer dans deux de mes livres ( « Chamane, le chemin des immortels «  et « le chamanisme toltèque et le pouvoir de l’âme ») ce fonctionnement, que les chamanes appellent à juste titre «  anneau de pouvoir » a bien une forme circulaire et il nous enferme dans un processus de comportements répétitifs gouverné par la force de permanence, nom que les chamanes du Mexique donnent à la mémoire.

Dans tout l’univers et à toutes les échelles de son contenu, le rôle de la mémoire est donc de conserver ce qui existe déjà comme chose organisée,   de l’atome d’hydrogène aux plus immenses galaxies en passant par les êtres sophistiqués que nous sommes sur la terre.

Sur le plan affectif-émotionnel, il ne faut donc pas s’étonner de l’attachement puissant que produit cette force mémorielle sur   l’être humain.

Heureusement une autre force, complémentaire et antagoniste de la mémoire, la force de changement, permet à l’univers de créer de nouvelles choses   et à tous les êtres inertes ou vivants d’évoluer, en s’arrachant à la force programmante de la mémoire.

Les échecs, les souffrances, les maladies considérées comme des messages invitant au changement émotionnel et comportemental, la curiosité comme désir délibéré d’apprendre, d’aller vers l’inconnu pour évoluer, sont les médias qu’emploie la force de changement   que les chamanes appellent «  la force de créativité existentielle » quand ils l’appliquent à l’existence humaine.

Simultanément, les deux forces s’appliquent à tout ce qui existe, l’une pour le faire durer, l’autre pour le faire changer.

.Mais le plus étonnant dans l’anneau de pouvoir c’est ce qu’il nous révèle sur le rapport qui   existe entre la conscience de chaque être vivant et le monde extérieur, soit entre le sujet et l’objet.

En réalité, ce que nous considérons en toute bonne foi être la réalité   intrinsèque et objective   d’un parterre de fleurs que nous contemplons tranquillement un beau matin d’été n’est, comme nous l’avons vu plus haut, que la création intérieure et entièrement subjective qu’en fabrique notre conscience à travers ses filtres,eux-mêmes activés par la mémoire.

Arrivé à ce point de l’explication du fonctionnement de la conscience vue par les chamanes, on pourrait se demander, vu le côté conservateur et   immobilisateur de l’anneau de pouvoir, pourquoi ceux-ci lui donnent ce nom en apparence flatteur !

La raison est simple : l’univers est le résultat d’un équilibre fragile et toujours remis en question   entre la force de permanence et la force de changement. Les êtres cherchent à durer mais simultanément ils ont besoin de changer et d’évoluer , la force de changement est aussi puissante que la force de permanence et tout aussi nécessaire et irrévocable qu’elle   bien que, en ce qui concerne notre existence quotidienne, ce soit la force de permanence qui, par l’attachement qu’elle suscite dans notre conscience, empêche l’homme   qui en aurait besoin, de changer ses filtres !

Concernant la subjectivité du rapport cognitif entre la conscience et le monde extérieur, l’anneau de pouvoir se révèle comme un pouvoir et pas des moindres : chaque être vivant créé en permanence son monde et s’il devient conscient de son fonctionnement, il peut le créer délibérément.

faites l ‘expérience de vous poser tranquillement devant un paysage ou une maison ou n’importe quel objet et de le contempler attentivement en repensant à vos trois types de filtrages et réalisez que ce que vous voyez devant vous se trouve en réalité dans votre tête ! Changez un filtre, la beauté ou la laideur par exemple, et vous créez une autre réalité !

Finalement on peut se demander  :  le monde dit « extérieur » existe-t-il ? Une question pas du tout   loufoque quand on a compris l’anneau de pouvoir ! Ou encore, le monde extérieur ne fait-il qu’un avec la conscience de chaque témoin du monde ?

La position des chamanes sur ce sujet est la suivante :La conscience et l’univers extérieur existent dans un état de non-séparativité dont la conscience est l’organe créateur, inconscient tant que le sujet ne sait pas comment il fonctionne   et délibéré et conscient dès qu’il le comprend !

Ainsi peut-on dire que chaque être humain, de votre boulanger à votre petit-fils,   en passant par tous les hommes de la planète, construit un monde unique tout en croyant vivre le même monde que les autres, une autre illusion qui vient du fait que nous confondons la description langagière donc consensuelle du monde avec la réalité physique, individuelle et intérieure que nous en vivons.

Le daltonien ayant   appris par sa mère quand il était petit,   que cette rose est rouge, il vous dira sincèrement qu’elle   est rouge ( la description langagière) alors que dans sa tête il la voit marron-vert ( sa réalité intérieure de la rose). Et vous, vous en conclurez que vous vivez le même monde que lui !

Personne ne pourra jamais prouver que le monde existe en dehors de la conscience que nous en avons !

C’est pourquoi la fameuse objectivité qui est l’un des fondements essentiels de la science matérialiste et rationaliste est une escroquerie ontologique !

D’ailleurs, l’un des plus célèbres mathématiciens de notre époque moderne, Lord Eddington, a dit un jour : « il se pourrait que l’univers ne soit que mental.. » n’y a -t-il pas plus claire remise en cause du dogme scientifique de la fameuse objectivité du monde matériel !

Seule l’expérience de la conscience élargie que pratiquent les chamanes permet de s’affranchir de l’anneau de pouvoir pour en construire un autre, le troisième anneau de pouvoir fondé sur la perception directe de l’énergie mais les chamanes authentiques nous précisent bien que c’est une expérience de conscience, entendant par là que même eux n’ont pas tranché sur la question de savoir si, en dehors des consciences, il existe quelque chose !

Néammoins la physique quantique a   puissamment apporté de l’eau au moulin du principe de non-séparativité créative du chamanisme avec le principe   d’indétermination d’Heisenberg, qui démontre que le simple fait d’observer une particule sans la moindre intervention physique influence   sa rotation dans un sens ou dans l’autre ( probablement selon le filtre intentionnel que l’observateur a dans sa tête ).

Ainsi la conscience de l’homme n’est pas ce simple produit de l’évolution de la matière organique   à partir d’une amibe   jusqu’à cet être un peu plus sophistiqué qu’on appelle un homme et que les scientifiques matérialistes considèrent comme un ensemble de flux de bio-électricité et de réactions chimiques, qui se réduirait, selon   eux, à enregistrer le spectacle   quotidien du monde comme le fait une vulgaire caméra, connectée à un ensemble de comportements   programmés par sa culture. Mais, bien loin de cette vision réductrice, elle se révèle au moins comme une source co-créative du monde manifesté puisque l’existence du monde extérieur est uniquement expérimentable comme un phénomène de conscience.

L’extériorité apparente du monde n’est pas plus une preuve de son existence objective   que   l’extériorité apparente   d’un western projeté sur un écran   n’est une preuve de la réalité objective et charnelle   de l’histoire qu’il déroule.

Le scientifique matérialiste qui croit accéder à une réalité objective du monde parce qu’il passe par des appareils sophistiqués et des formules mathématiques   est tout autant dans l’illusion   car ses formules en question sont ses représentations abstraites et mentales du monde physique et ses appareils sont déjà orientés dans le sens de ce qu’il veut prouver, les deux moyens utilisés procédant   de la même subjectivité !

Il y a une raison idéologique à cela :

La science, dès ses débuts, a été profondément   imprégnée d’universalisme, derrière lequel se profile l’idéal d’une vérité unique pour tous les hommes. Et c’est cet idéal, devenu dogme, qui a engendré la supposée objectivité de la réalité extérieure du monde ainsi décrite comme la même pour chaque observateur, une monumentale supercherie d’inspiration religieuse et oecuméniste transplantée dans le domaine scientifique !  

Il faut croire que les hommes n’ont encore rien trouvé pour harmoniser les relations entre eux que de vouloir à tout prix   effacer leur merveilleuse diversité pour se transformer en troupeau de huit milliards de clones dont l’harmonie serait fondée sur l’illusion d’objectivité.

C’est pour cela, parce qu’elle a cette dimension idéologique que la science matérialiste     montre une grande intolérance à toute conception   auto-créative du monde par la conscience   et     même de la haine vis-à-vis du concept de l’âme, entité individuelle magique     qui est, selon de nombreuses spiritualités de la terre, la source immortelle et individualisée de la création du monde manifesté dans la matière.

Conclusion

Les capacités thérapeutiques et les prouesses psycho-énergétiques des chamanes reposent entièrement sur leur découverte de la non-séparativité créative   et de la relation antagoniste/complémentaire du couple « force de permanence/force de créativité existentielle ».

A partir de cette découverte ils ont mis au point tout un éventail d’exercices pour libérer la conscience du pouvoir   excessif de la mémoire et faciliter le changement de filtres par la pratique de la conscience élargie.

Ayant validé le fait que le rapport au monde est   un rapport à lui-même, le chamane sait que changer le monde c’est avant tout se changer lui-même.

Tout travail sur soi devrait donc commencer par l’apprentissage de l’anneau de pouvoir, car il   démystifie le culte   quasi religieux de la science   dont le pseudo-objectivisme   nous a caché, comme toutes les religions d’ailleurs, le pouvoir créatif de notre conscience.

En ces temps troublés par la confrontation de l’obscurantisme religieux et d’un matérialisme déchaîné et aveuglément délétère, le chamanisme se présente comme un retour aux sources de la   spiritualité qui pourrait permettre de concilier notre besoin d’exploration des pouvoirs de la conscience   dont nous venons de découvrir le rôle essentiel dans la réalité du monde avec une science   qui se donnerait comme premier dogme le respect de la vie et l’ouverture aux mystères de l’esprit.  

Le travail sur soi dans un cadre chamanique dépasse largement le seul objectif de bien-être individuel, il s’inscrit dans la perspective d’une évolution du genre humain vers un cinquième règne qui, après le règne minéral, le règne végétal, le règne animal et le règne humain, ferait franchir à celui-ci   le pas d’ un cinquième règne, notre prochaine aventure au-delà des limites spatiales du système solaire.

Cet article est protégé par un Copyright Paul Degryse © 2017. Toute publication, même gracieuse, devra faire l’objet de l’autorisation préalable de l’auteur qui vous sera reconnaissant   d’un envoi-courtoisie de 2 exemplaires du magazine concerné.